La Cérémonie

                  Commémoration du 11 novembre 1918

La cérémonie du 11 Novembre, revêtait un caractère particulier cette année, par la disparition du dernier poilu ayant subi cette tragédie qu'est une guerre. Alors qu'en ce 90ème anniversaire de l'armistice, le dernier survivant de la grande guerre, M. LAZARE PONTICELLI, entre dans le royaume de la mémoire des hommes, il est bon de rappeler les événements qu'illustrent les cérémonies annuelles du 11 novembre.

Tout d'abord et surtout, il s'agit de marquer que le 11 novembre 1918, après plus de quatre années de guerre, l'Allemagne sollicite et signe un armistice traduisant son effondrement militaire et surtout politique, sous les coups de boutoir que les Alliés, menés par le maréchal Foch, lui assènent depuis le mois de juillet.

Au début de l'automne, le général Ludendorff, désespérant de la victoire, pense que l'Allemagne peut encore épuiser les Alliés pour obtenir des conditions de paix favorables. Mais en septembre, les appuis de l'Allemagne commencent à s'effondrer. Le général Allenby a détruit une puissante armée turque à Megiddo le 19 septembre ; les armées alliées de Salonique avancent ; le 29 septembre, les Bulgares ont signé l'armistice. Les Alliés n'ont plus qu'à pousser sur le front ouest, et Ludendorff n'a plus de réserves à leur opposer.

Le 2 septembre, il avertit son gouvernement de la nécessité de l'armistice, le 4 octobre, Berlin en appelle au président Wilson, et non aux Alliés, pour l'ouverture de négociations, dans l'espoir d'obtenir des termes moins sévères que ceux qu'exigeront les Alliés épuisés mais assoiffés de vengeance. Les Allemands voient juste, car Wilson espère les lier aux Quatorze Points (présentés au congrès le 8 janvier 1918 et fondement de son programme de paix) pour imposer ceux-ci aux Alliés. Les échanges se poursuivent durant près de trois semaines, jusqu'à ce que les Alliés et Wilson annoncent qu'ils ne négocieront pas d'armistice avec la dictature militaire en place.

Ludendorff, pour faciliter les négociations et éviter un possible limogeage, démissionne le 27 octobre. La guerre arrive rapidement à sa fin. Les Turcs signent l'armistice le 30 octobre, et le GQG autrichien signe avec l'Italie le 3 novembre. La nouvelle des négociations avec Wilson fait naître l'espoir quasi unanime de finir la guerre. Quand l'amiral Von Hipper, commandant la flotte allemande, ordonne une attaque vouée à l'échec contre la Royale Navy, les équipages se mutinent. Désordres, révoltes et mutineries soulèvent toute l'Allemagne. Les socialistes prennent le pouvoir et proclament la république.

Entre le 7 et le 11 novembre, une délégation négocie l'armistice avec Foch dans son train de commandement, près de Compiègne. Un accord est obtenu le 11 novembre, à 5 h. Les Allemands doivent évacuer immédiatement tous les territoires occupés et l'Alsace-Lorraine. Ils doivent livrer de grandes quantités de matériel, évacuer la rive gauche du Rhin et livrer tous les U-boats et leurs navires de surface. Le traité de Brest-Litovsk est annulé ; toutes les troupes allemandes en Europe orientale doivent se replier à l'intérieur des frontières du Reich de 1914.

Georges Clemenceau, président du Conseil depuis 1917, a tenu la France à bout de bras pour lui conserver sa foi en la victoire. C'est lui qui annonce officiellement à la Chambre des députés que l'armistice est signé et que l'Allemagne a reconnu sa défaite.

Or, à ce moment même, à 11 h, quand l'armistice entre en vigueur, les Allemands sont partout sur un sol étrangler (sauf en Haute Alsace, où les français ont pris pied en 1914). Alors que les forces allemandes, bien qu'épuisées, sont intactes, c'est le front intérieur qui s'effondre. L'Allemagne ne peut alors que se soumettre aux conditions draconiennes qui vont lui être imposées.

Vingt ans plus tard, alors que la France vient de connaître une des grandes défaites de son histoire, des lycéens parisiens décident de déposer une gerbe sur la tombe du Soldat Inconnu, malgré les interdictions de l'occupant allemand. Le 11 novembre 1940, lycéens et étudiants, qui ont rallié l'initiative de leurs cadets, sont assez nombreux avenue Victor Hugo comme place de l'Étoile, pour que les troupes allemandes, appuyées par la police française réquisitionnée, interviennent brutalement pour disperser les manifestants. Arrestations et incarcérations suivent, mais sans victime, malgré la légende qui a couru à ce sujet. Il n'en reste pas moins que ce geste symbolise "une image réelle, une expression profonde du pays, non pas à travers une majorité mais au contraire, à travers une minorité, qui par son engagement extrême, finit par avoir raison".



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